Le bien-nommé
Lui qui avait fait de la musique une actrice de cinéma, maîtresse langoureuse, amoureuse de Steve et de Faye, de Catherine et de Jacques, de Françoise et de Gene, d'Agnes et de Jean-Luc, mais aussi de Miles, Quincy, Ray ou Sarah.
Lui qui, en dissident, s'était vu renié par sa professeur Nadia Boulanger pour s’être détourné de la musique classique et avoir cédé à la tentation du Jazz, cette musique avec “trop de notes” (Joseph II, à propos de Mozart), mal orchestrée, trop émancipée, trop colorée pour son époque.
Lui, qui avait fait sa devise de cette phrase de Cocteau: « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où on peut aller trop loin », il avait fait le choix de ne pas choisir, de soigner sa maladie de la mélodie avec passion et mélancolie, exercice coupable du funambule toujours sourd, à raison, aux accusations du “trop”.